Mme Vallaud-Belkacem : Fahrenheit 451 en pire !
Fahrenheit 451.
Depuis quelques semaines, le merveilleux livre de Ray Bradbury me trotte dans le ciboulot.
Presque chaque matin, je joue à me faire peur : une escouade de pompiers déboule dans mon salon, avise ma bibliothèque et brûle mes trésors … tous mes livres lus, à lire et relire, plaisirs en devenir ou souvenirs à portée de main. J’aime les regarder, les toucher, les feuilleter, m’y perdre pour mieux me retrouver, me ré-inventer. Tremper un esprit dans le talent littéraire, vous lui donnez une leçon d’humilité.
Qui sommes – nous face à Balzac, Hugo, Ellroy, Thucydide … et tant d’autres !
Mme Vallaud-Belkacem est le chef d’équipe de cette milice du feu ! Permettez-moi de la dénommer NVB dans cet article (ce qui peut donner NoVlangue Bureaucratique …).
(NB : les lecteurs de Ray B. souriront car ils savent ce que font les “pompiers” dans cette oeuvre : ils réduisent les livres en cendres pour éliminer toute transmission du savoir).
NVB à réussi un exploit : elle pousse François Hollande à la faute. Le Président demande au gouvernement de soutenir la ministre à la peine. Dans le même mouvement elle réalise le grand chelem des mécontents : une vaste majorité d’intellectuels (forcément pseudo car en opposition à la lumière gouvernementale) mais aussi d’enseignants, de syndicalistes et d’anciens ministres (de Jack Lang à Luc Chatel en passant par François Bayrou , M. Ayrault , j’en passe et des moins pire … ) sont clairement contre cette réforme.
Chers lecteurs, vous trouverez dans la presse d’excellents articles qui vous expliquent par le menu pourquoi cette réforme est inepte, nuisible, confite dans l’arrogante vulgate des pédagogistes shootés au sociologisme et relevée d’un marxisme tout droit sorti du congélo.
Bref, cette réforme est la fille de la haine de soi et du renoncement. C’est bien connu, la France a tant à se faire pardonner et notre culture peut bien être rangée au service des objets trouvés … ! Après tout nous ne sommes que des “dominants” comme l’écrit superbement Philippe VAL dans son dernier livre “malaise dans l’inculture”. Le dominant doit payer.
Qualifier Alain Finkielkraut, Jean d’Ormesson, Luc Ferry , Pierre Nora, Marc Fumaroli, Jacques Julliard, Régis Debray… de “pseudos” intellectuels ! Il faut oser.
Par charité je ne citerai pas la célèbre phrase d’Audiard qui colle parfaitement au comportement de notre illustre Ministre.
La constatation que, j’espère, nous partagerons est la suivante :
Depuis 20 ans j’ai le plaisir d’avoir bataillé sur de nombreux marchés et côtoyer des cultures différentes.
Mes fonctions sont depuis toujours directement liées à la vente et au développement commercial ce qui implique d’être en étroites interactions avec une multitude de contacts internes et externes à mon employeur. Ce qui implique surtout d’écouter et de se mettre à la place des autres pour mieux les comprendre.
Depuis mon premier stage et par la suite, j’ai rencontré des personnages hors du commun (peu) ; des gens tout à fait règlos qui font leur travail sérieusement (c’est par bonheur encore assez fréquent !) et, à l’autre bout de la chaîne j’ai croisé des voyous (très peu).
Mais une autre catégorie me semble croître à une vitesse inquiétante :
Ce sont de parfaits petits soldats de la procédure, le front ceint d’un bandeau fluorescent où le mot éthique clignote comme un néon, la bouche toujours pleine d’un sabir “corporate” où le franglais perce à chaque phrase ; ils tiennent de l’anguille et du chacal. Lion devant le faible, agneau devant le fort, toujours prêt, telle la girouette, à se tourner vers la caresse d’un vent porteur.
Il est bien entendu quasi-impossible de construire une relation de confiance avec ce genre d’aigres-doux. Tout au plus vous apporteront-ils quelque chose si vous avez avec eux un intérêt commun.
J’ai étudié plusieurs de ces tristes sires et pour la grande majorité une évidence s’impose : leur manque d’humanité est fort probablement lié, entre autre chose, à une immense vacuité.
La transmission des “humanités” n’a pas eu lieu.
NVB tout comme ses prédécesseurs de droite (quelle honte quand on pense à de Gaulle et Pompidou) et de gauche (quelle tristesse quand on se souvient de Jaurès et de Blum) n’ont de cesse de dissoudre notre héritage culturel car ils sont obsédés par l’égalité (à gauche) ou apeurés devant le mamouth (à droite).
Héritage que l’école a pour mission de transmettre : le récit national; les grands textes qui débouchent sur le questionnement, la curiosité, la mise en perspective, la remise en cause des certitudes.
Résultat : le parfait petit guerrier de l’entreprise tertiaire est alors prêt à brûler les livres qu’il n’a pas lu sans poser aucune question.
Fièrement, il enverra un “mail” (courriel) à son “manager” (supérieur) : “mission accomplished”.
Après tout, moins vous lisez, plus vous consommez compulsivement. C’est utile en temps de crise …
Pour finir sur une note d’espoir, je lis dans le Figaro du 25 Mai 2015 que 50 % des Français de 18 à 24 ans rêvent de devenir entrepreneurs.
Etre entrepreneur c’est assumer ses risques et savoir ce que responsabilité individuelle veut dire.
Passons du rêve à le réalité !