Election à la présidence de l’UMP : si j’avais ma carte, je voterais Bruno le Maire

Voici la France arrivée tant bien que mal (et plutôt très mal que bien !) à mi-mandat de la présidence François Hollande.

la “présidence François Hollande”, superbe et triste oxymore.

Mais là n’est pas le sujet. J’ai toujours aimé la politique pour anticiper, construire, agir, et surtout pour faire société au sein de notre merveilleuse histoire.

Mes amis (mes ennemis aussi d’ailleurs !) savent que mon engagement au RPR puis à l’UMP pour et auprès de Nicolas Sarkozy fut total de 1995 à 2008.

En retrait depuis 2008 et la pièce de mauvais boulevard donnée à Neuilly, me voici totalement détendu pour tenter de vous faire partager mes convictions sur un acte important de la recomposition de la droite : l’élection à la présidence de l’UMP.

La presse vous a tout dit des 3 candidats en lice (Messieurs Mariton, le Maire et Sarkozy) et le retour poussif de celui qui était censé écraser le match.

Un point me semble central et je ne le vois malheureusement surgir avec fermeté chez aucun des 3 candidats (disons vaguement chez Bruno le Maire qui sait manier la plume et a visiblement visité autre chose que l’ENA) : ce point central est la vision politique.

Depuis le début de mon engagement je n’ai connu que la montée en puissance du marketing en politique.

L’homme politique moderne est le jumeau de BFM et l’esclave d’internet. Il doit faire le buzz, innover sans cesse, imprimer le tempo.

C’est facilement et tristement compréhensible dans notre société où les  médias sont soumis au principe de “ l’innovation destructrice “ cher à Luc Ferry.

La conséquence directe est qu’on ne parle plus que sous le contrôle de “communicants” qui fournissent des “éléments de langages”. Bref, on gave le citoyen d’une bouillie insipide et nous nous retrouvons avec des clones : Najat Vallaud Belkacem ou  Fleur Pellegrin par exemple : elles pourront demain se recaser sans problème au sein d’un grand groupe quelconque et anonyme. Elles digèreront avec facilité les us et coutumes du grand  jeu de rôle standardisé qui font que le “directeur du personnel” est devenu le “Directeur des Ressources Humaines”, qu’un aveugle est dorénavant un “non-voyant” et qu’un pauvre est un “SDF”.

Seuls les extrèmes sortent un peu de ce carcan sémantique tout en restant coincés dans leur vision étriquée et “bas du front” (de gauche comme de droite).

J’aimerais souffler un rêve de citoyen à nos 3 candidats :

Parlez- nous de la France périphérique et de comment vous comptez en prendre soin : Christophe Guilluy a très bien montré le bouillonnement des idées et des actions dans ces territoires dont les attentes sont contradictoires à celles des métropoles bien insérées dans la globalisation; parlez- nous en termes simples et forts du vide de sens qui pousse nos sociétés à consommer toujours plus, à foncer vers un grand nulle part peuplé de zombies et de fanatiques : comment de nouveau faire société ?

Parlez- nous de l’équilibre démocratique qu’il nous faut d’urgence re-trouver sans violence.

Une fois cette trame définie, une fois établie cette introduction à un nouveau roman national qui projetterait la France dans le 21ème siècle, alors je fais le pari que les citoyens seront plus enclins à écouter vos solutions techniques : du beau projet “Europa” de VGE en passant par les réformes difficiles d’un François Fillon qui semble tracer la route dans le domaine des propositions concrètes.

En attendant, si j’avais encore une carte UMP, je ferais le pari de voter Bruno le Maire.

Il semble avoir pris conscience que la classe politique Française tourne souvent à vide dans la grande roue médiatique.

Tel le rongeur dans sa roue, elle court sans but, sans direction, de “séquence” en “story-telling”. Elle brasse du vide, cherche des boucs émissaires et a peur de son ombre.

Think out of the box !

 

3/11/2014 Agir, Dossiers, News