Université d'été du MEDEF : l'ouverture fait école !

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Une université d’été est un exercice de haute voltige. Qu’elle soit politique, syndicale, patronale, elle représente la quintescence d’un mouvement.

Elle se déroule sur un week – end, ou guère plus. La pression est donc maximale.

Le MEDEF recevait à Jouy en Josas , sur le campus HEC, un parterre impressionnant de sommités en tout genre.

Le syndicat patronal recevait surtout ses adhérents. Des milliers de patrons et d’entrepreneurs, petits ou grands, venus échanger et se ressourcer. Par gros temps, il est bon de se retrouver entre soi puis de se frotter aux points de vue divergents.

Ma première impression se résume dans le mot diversité : choc respectueux des idées (des adeptes de la décroissance à Michel Pébereau … il y a du chemin !) ; plus de 200 bloggers de toutes obédiences invités à rendre compte des travaux et de l’ambiance durant ces 3 jours.

J’en profite pour tirer un coup de chapeau à Frédéric Chevallier et son équipe : de l’accueil des bloggers à la MEDEF TV en passant par le renouveau du site internet, ils ont mené à bien une belle brochette de projets !

Voici, pêle-mêle, des impressions, des mots, des sensations :

Mercredi 2 septembre : Plénière exceptionnelle

Cherie Blair, ferme et émouvante, nous parle de son expérience politique et milite pour la cause des enfants. Elle appuie là où ça fait mal en n’hésitant pas à rappeler que seuls les USA et la Somalie n’ont pas accepté de ratifier  la Convention des Nations Unies sur le droit des enfants (United Nations Convention on the Rights of the Child).

Mercredi 2 septembre : « tous des enfants de Bill Gates » ?

Le titre du débat fait bondir de nombreux internautes J On se demande bien pourquoi après tout … Microsoft restera, qu’elle soit ou non croquée par Google, une immense réussite qui a prospéré en grande partie grâce (ou à cause !) de l’aveuglement de certains ! (la charité me pousse à ne pas citer de noms 🙂

Vincent Cespedes (Philosophe-écrivain-directeur de la collection « Philosopher »), causeur averti, lâche : « la psychologie n’est qu’une sous partie de la philosophie ». J’envoie immédiatement un sms à une amie psy qui me répond « encore un qui confond psychologie et psychanalyse ». En fait elle a répondu un peu plus vertement … mais je censure la partie « verte » !

Nathalie Kosciusko-Morizet, très affutée, détaille les 3 modèles du monde de l’internet qu’elle perçoit :

  • le gratuit (souvent militant)
  • le propriétaire (Apple en est la panacée … on l’oublie trop souvent)
  • le mixte avec comme exemple le réseau social qui utilise vos données personnelles … souvent à l’insu de votre plein gré !

Jeudi 3 septembre : Plénière : le capitalisme sera éthique ou ne sera pas

Jean-Pierre Jouyet (président de l’AMF), très incisif sur les excès du monde financier. Il rappelle que + de 50 % des transactions à Paris (et plus de 70 % dans le monde) sont faites sur des marchés de gré à gré … et donc totalement incontrôlées ! Pour lui la rémunération des traders est plus un symptôme que la maladie.

Il insiste sur l’impérative réorganisation du marché ; l’illégitimité des rémunérations à partir d’un certain niveau ; la gouvernance d’autorité à mettre en place.

Marc Ladreit de Lacharrière fait une belle intervention sur les patrons US qui, de par leur culture, ont l’habitude de créer des fondations et donc de donner. Il estime que nous devrions nous en inspirer.

Pierre Bellon (Sodexo) est à la fois drôle et caustique quand il parle des docteurs cosinus qui finissent eux-mêmes par ne plus maîtriser leurs modèles ! Sous un air populaire et goguenard, il recadre le débat avec force.

Michel Pébereau (BNP) illustre la certitude du brillant banquier Français quand il lâche : « les métiers de banque de financement et d’investissement sont utiles aux Français ». Il insiste : « BNP est mobilisée pour aider les entreprises ». En dépit de la politesse des participants, il est à 2 doigts de se faire siffler.

Christine Lagarde donne 3 points à travailler :

  • La rémunération des opérateurs de marchés qu’elle voit comme une passerelle entre l’individuel et le collectif (« point de mesure de la volonté collective »)
  • Le combat capital sur les règles prudentielles (exemple de la Deutsche Bank dont la capitalisation peut varier du simple au double en fonction de son lieu de valorisation : USA / Europe). La « fair value » est donc à définir.
  • La transparence : elle se méfie des excès des jusqu’au boutistes et préfère utiliser l’expression : « j’ai foi en la lumière ».

Laurent Fabius se fera gentiment taquiner par Jean-Pierre El Kabbach : « à la Rochelle je ne sais pas mais ici … vous avez des amies ».

L’ancien premier ministre propose de travailler sur les « privilèges ». Il revient à l’étymologie : « ce qui est lu en privée ». Comme à son habitude il est brillant et sûr de lui. Il tente de prendre un peu plus de hauteur en résumant d’une expression la société vers laquelle il faut tendre : « une économie sociale et écologique de marché ».

Hmm … c’est la preuve qu’un esprit brillant peut céder à la facilité d’un marketing bon marché ! Dans sa conclusion il reprend sa nouvelle expression fétiche et retrouve, dieu merci, son esprit : après les bureaucrates, il ne faudrait pas créer les « financiocrates » (fonctionnaires chargés de surveiller le système financier !) : Fabius le gauchiste qui refuse de créer une nouvelle caste de fonctionnaires … il faut être au MEDEF pour le voir !

Jeudi 3 septembre : plénière : notre planète du pôle sud au pôle nord :

Les débats furent riches. Permettez- moi de ne citer qu’une phrase de l’Amiral Pierre-François Forissier (chef d’état major de la Marine) : « leur dire que c’est la terre qui tue la mer ». Amiral « devenu écolo en étant sous- marinier », il parla avec passion de notre planète ! La vivante démonstration que l’écologie a partout essaimé.

Jeudi 3 septembre : dîner

Laurence Parisot passe de table en table. Une vraie pro en route vers l’élection de 2010 !

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7/09/2009 News

Un commentaire to Université d'été du MEDEF : l'ouverture fait école !

  1. « la psychologie n’est qu’une sous partie de la philosophie »

    Je me souviens avoir cité Aristote et les psychologues du 19è s. dans la foulée, pour justifier mes dires.

    En tant qu’étude de l’âme humaine, la psychologie est bien une sous partie de la philosophie, étude de la connaissance.
    Désolé pour le vert…
    De tout coeur,
    V. C.

  2. Cespedes on septembre 8th, 2009