Petite classe et grande noblesse
L’air pur du Jura stimule les neurones et libère à vitesse grand V l’insolent de son sommeil indolent …
Le TGV file vers Paris; soudain retentit une annonce toute en finesse dont la SNCF a le secret. je vous la livre brute de décoffrage : “ la SNCF invite les passagers de première classe à se rapprocher du contrôleur pour commander un taxi qui attendra à l’arrivée du train”. Un murmure parcourt les passagers de seconde catégorie qui ne trouvent pas le procédé très “première classe”. Il est tard, le train est bondé et l’humeur n’est pas au second degré ! D’ailleurs, le contrôleur est tellement débordé que nous ne verrons jamais la visière de sa casquette en voiture 17 ! La gestion des réservations a dû lui prendre trop de temps …
Guillaumé Pépy a de la chance : la sagesse finit par l’emporter et les voyageurs restent sages. Le train est parfaitement à l’heure et la gare de Lyon en parfait état de marche.
J’en déduis qu’il y a beaucoup de solutions à vendre à la SNFC, à commencer par une prestation en communication commerciale puis sans doute en ré-organisation commerciale (est- il si difficile d’étendre la prestation “taxis” à la totalité du train ? N’est- ce pas rentable ?). Comme dirait une amie “il est temps de mettre le process sous tension”.
Pour occuper le temps je me suis équipé : d’un côté “Mme Figaro” de l’autre le quotidien du même nom.
Autant passer immédiatement aux aveux, le visage lumineux d’Ines de la Fressange m’est irrésistible. Je relègue donc le journal au purgatoire d’un vilain filet d’appui- tête, le tout dans un douloureux froissement. Les rêves d’adolescents sont toujours les plus forts !
Il ressort de cette interview une joie de vivre et un éclat communicatifs. Mme de la Fressange est probablement un des plus beaux mélanges de naturel et de volonté, de chic et de choc, de bonne éducation, le tout relevé d’une touche de noblesse. Le résultat est représentatif d’un terme trop souvent galvaudé : l’exception française en matière de luxe. Cela nous change des blingos qui escaladent les trottoirs en Hummer.
Le passionné de politique que je suis n’oublie pas qu’elle choisit, en 1989, de poser pour le buste de Marianne en dépit des menaces de son employeur de l’époque (Karl Lagerfeld déclarant : « Je ne veux pas habiller un monument, c’est trop vulgaire ! »). Trop de bêtise ne tue que rarement la bêtise … Quel dommage.
Un brin rêveur, je finis par me souvenir du pauvre journal embastillé ! Je le libère et le parcours rapidement.
En page 3, une photo de Dominique de Villepin est, une fois de plus, accolée à une critique sur Nicolas Sarkozy. Le retour de la France dans l’OTAN serait “une faute”. Et d’argumenter “ce changement n’est pas un détail” selon DDV.
A force de bile et de rancœur, ce de Villepin va devenir un détail sur la carte politique française.
Surprise de la lecture, une ancienne mannequin star, noble, fantasque et pleine d’humanité en parallèle avec un ancien premier ministre profondément futile.
Sources :
Mme Figaro No 20082
Le Figaro No 20083
Wikipédia : de la Fressange / de Villepin