Mais … personne ne le lui dit ?
Ah ! l’exception française
Le facteur le plus branché de France nous est servi à toutes les sauces … au petit déj’, en entrée, plat de résistance et dessert ! Un plan média digne de « la Beuze » * … tout dans le blingo, rien dans le ciboulot !
L’indigestion guette … mais, c’est bien connu, la France, pays de la dépendance d’esprit, de la mauvaise foi et du droit de beugler pour un rien (il est vrai que, parfois, ça soulage !), … ne peut se passer d’une de ces croustillantes petites particularités dont elle a le secret : une extrême gauche fortement agitée qui tente le bon vieux coup de la récupération d’une crise dont les plus fragiles sont les victimes les plus exposées.
Nous sommes donc immergés dans la doxa trotsko-marxiste la plus onctueuse. Le vent est porteur, de nombreux Français souffrent et les solutions prendront du temps à porter leurs fruits. Le dernier parti qui fait parler doit donc enclencher un plan média bien huilé. Tout le monde est content : les journalistes « font » de l’image et du papier, les nouveaux rebelles font parler d’eux … et les plus malins feront bientôt une petite razzia sur des postes d’élus européens et, pourquoi pas, régionaux.
Après avoir écouté « mon » facteur (privilège de Neuilléen … ok, mais ce privilège-là, je vous le laisse bien volontiers !) sur LCI , Europe 1 , France 2 , France 3 , I télé, 30 millions d’ami(e)s , etc … , m’expliquer doctement que oui, bien entendu, l’expérience révolutionnaire a été tentée mais qu’elle fut dévoyée par une bande de crypto-capitalos indignes et qu’il faut d’urgence revenir à la pureté initiale des tables de la loi marxiste (car, la Beuze peut toujours tenter de nous endormir avec son « ouverture » – de la largeur du chas d’une aiguille – il retombe vite sur les bons vieux classiques du barbu. Au NPA, on n’est pas chez les bisounours …).
Bref, après cette séance marathon de « retour vers le futur » j’aimerais vous soumettre 2 réactions :
1) Aucun journaliste (à ma connaissance) n’a fait remarquer au fils caché de Karl M. qu’en 1981, la France avait subi une première rupture : nationalisations au pas de charge ; autorisation administrative des licenciements ; contrôle des prix ; contrôle des changes ; forte augmentation du salaire minimum … bref, un vrai programme de gauche basé sur une relance par la consommation. Bilan des courses … ? 1983 : Fabius le nettoyeur vient expliquer à gros-quinquin Mauroy que, vraiment, il est merveilleux, mais qu’il est temps de se reposer maintenant.
2) Michel Rocard a souvent dit : « l’économie de marché a bien fonctionné pendant 30 ans : 1950 – 1980 » … alors pourquoi chercher à s’en débarrasser ? Pourquoi ne pas la corriger ?
Corrigeons (avec fermeté !) les goinfres qui abusent de tout et de tous. Mais, dans un mouvement d’humeur, ne dévissons pas vers le simplisme des idées creuses. Elles offrent une belle caisse de résonance aux manipulateurs en peau de lapin et aux aventuriers du bout de la rue. « Résister » c’est bel et bien … surtout en parlant, confortablement assis derrière une caméra et tranquillement installé dans un respectable statut d’intouchable. Résister c’est plus dur quand le pouvoir est entre vos mains et qu’il faut tracer la route.
Mais Monsieur Besancenot veut-il le pouvoir et la responsabilité qui va avec ? C’est tellement beau d’être une icône : attirer la lumière et l’espoir, quoi de plus agréable ?
* « la Beuze » : film français de François Desagnat et Thomas Sorriaux : Alphonse Brown ou Alphonse Marx … on ne vous demande pas de choisir !
Vouloir changer les choses pour améliorer la vie du plus grand nombre passe par la résistance à un système qui crée et maintiens les inégalités au profit d’une minorité toute puissante.
1. parce-que cette minorité ne souhaite pas le changement et défend sa position de privilégié
2. parce-qu’il est humain de ne pas vouloir se laissé écraser sans riposter
Qui est le plus grand nombre désigné ci-dessous ? Il ne s’agit pas que des français, mais des habitants de la Terre.
Quel est le système pointé du doigt ? Le capitalisme dans sa définition la plus simple : l’accumulation des richesses entre les mains d’une minorité par l’exploitation d’une majorité.
Il y a un côté simpliste à voir dans le capitalisme un système qui fonctionne et qui ne peut être remis en cause : le côté qui accepte les inégalités entre tous les hommes, laisse mourrir de faim, ferme les yeux sur l’impact des civilisations les plus riches sur les plus pauvres, oublie les leçons de l’histoire (1929 c’est avant 1950), ne dis rien sur la sauvagerie économique (vente d’arme, pot de vin, …)
Comme il est sain pour toute démocratie d’avoir des contradicteurs, il est également sain pour un système d’avoir des alternatives.
Commentaire super pertinent 🙂