réforme – Philippe Souilhé https://souilhe.eu Fri, 23 Jan 2009 21:38:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.7 Xavier Darcos et la bataille de la communication https://souilhe.eu/xavier-darcos-et-la-bataille-de-la-communication/ Fri, 23 Jan 2009 21:38:52 +0000 http://r16658.ovh.net/?p=8 Jusqu’ici tout allait bien …

Un sans faute, le grand chelem;  et soudain, la machine médiatique s’emballe : Xavier Darcos perd la main. Il est contraint de repousser la réforme du secondaire à la rentrée 2010.

A la différence de Monsieur de Villepin et de son trop fameux « CPE », demandé par personne et rejeté par tout le monde, Xavier Darcos a le flair du politique de terrain : il sait quand il doit temporiser. Il sent l’orage gronder et voit parfaitement clair. La météo politique ne sera assurément pas bonne dans les mois qui viennent. Pourquoi diable risquer d’être la molécule qui ferait cristalliser les mécontentements ?

Et pourtant la réforme de la seconde (puis du cycle première / terminale) est d’une importance capitale.

Je ne reviendrai pas sur les causes profondes du malaise lycéen (voir, entre autre, l’excellent article de Chantal Delsol : « Mouvement des lycéens : mensonges, mensonges » – Le Figaro du 22 décembre – ) ni sur le contenu de la réforme (fort bien expliqué par le ministre lors de son passage sur C+ de dimanche 21 décembre) mais sur la pédagogie de la réforme ce qui revient à se poser la question : comment convaincre une majorité de lycéens que nous leur proposons les bonnes solutions ?
La grogne est venue de la base, c’est à dire des lycéens. A les écouter, il est facile de comprendre qu’une grande majorité d’entre eux n’ont pas lu les propositions du ministre ni même écouté  ses interventions. C’est bien pire quand vous leur prêter une oreille attentive ! Vous réalisez vite que des contrevérités multiples et variées sont entrées dans la tête de ces jeunes étudiants. Comment ? Et surtout, comment y remédier ?

Comment ?  Ce n’est pas un scoop : certaines organisations syndicales ont battu le rappel. La gauche court après un semblant d’unité. Quoi de plus tentant que d’enfoncer un coin dans la majorité en utilisant l’éducation nationale ? Certains professeurs, lassés des retenues sur salaire en cas de grève, ont probablement soufflé sur les braises. Mais je crois en la qualité de nos profs et en leur sens moral; j’ose donc espérer que c’est une faible minorité.

Comment y remédier ?

Partons de la cible principale à convaincre : les 13 – 20 ans

Cette génération communique et se documente en majorité sur internet et de plus en plus souvent en situation de mobilité. La pédagogie de la réforme doit donc être adaptée en conséquence :

* Messages courts (1 à 3 mn) et percutants délivrés par des interlocuteurs crédibles (profs ; proviseurs ; associatifs ; parents d’élèves … )

* Messages sous format vidéos à poster sur les forums et les blogs fréquentés par cette population : l’exemple donné par Roger Karoutchi sur « skyblog » est à méditer : il a touché des milliers de jeunes grâce à cette idée.

* Message sous forme d’animation avec du concret : avant la réforme / après la réforme

* Mobilisation des militants UMP sur les forums et les blogs avec une argumentation précise à proposer. l’UMP lycée est un bon début :

http://www.ump-lycees.fr/

* Mobilisation des « jeunes pops » sur le terrain : les syndicats lycéens & étudiants ouvertement liés à la gauche (les présidents desdits syndicats se retrouvent quasi-tous dans le bureau national du PS une fois le devoir accompli ! Bruno Julliard en est un superbe exemple) tractent des documents où la désinformation frise le ridicule. A l’UMP de réagir sur le terrain en allant au contact des lycéens. Nos Présidents et Secrétaires Départementaux ainsi que nos Délégués de Circonscriptions ont ici un rôle central à jouer dans la mobilisation et le suivi des actions.

La leçon de cette réforme repoussée d’un an est à méditer pour les régionales : face à la force médiatique « classique » d’un candidat socialiste en place, à nous de déplacer le combat sur un terrain qu’il aura du mal à maîtriser, celui de la créativité des nouveaux médias mais aussi de la force militante.

La victoire sera un alliage de « bonnes vieilles méthodes » et d’une communication épousant la modernité.

A très vite, sur le terrain et sur le net !

Philippe Souilhé

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